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NOTE D’INTENTION

Le projet sera évocateur. Le monde est inondé, on est au temps des déluges des catastrophes écologiques ? Le monde est bouleversé, on est au temps des passages des réfugiés cherchant terre d’accueil ? Le monde est en guerre, on est au temps d’infiltration clandestine d’activiste politique ? Ou tout simplement on est mort, et il s’agit de Charon qui nous amène sur les terres de Hadès avec un obole sous la langue ?

Pas si clair.

 

Le son. Un orage flottant sur le lac. Ou ce sont des sons d’un lointain bombardement ? Ou d’un monstre vivant ? C'est un rituel. Passage important entre deux étapes, entre deux choses importantes. Entre une étape de vie à une autre étape de vie. Entre un état du monde à un autre état du monde.

L'eau coule dans la barque. Le spectateur doit écoper lui-même. Notre monde paisible tel que nous le connaissons est fini en Europe. Nous dépensons beaucoup d’énergie à maintenir l’illusion d’un simple besoin de rafistolage. Monde de croissance, monde de consommation, monde de fantasme de l’individu, d’égalité, de liberté. La rive d'embarcation est le passé paisible de ce monde. La rive d'arrivée est le monde actuel, sans maquillage, sans manière, au réveil. Monde où le déséquilibre est évident, la lutte, la fin des ressources, l'inégalité, l'injustice règnent, où l’homme pourrait bientôt devenir un loup pour l’autre. Monde où il faut être équipé pour se défendre, et pour protéger, sa joie de vivre, ses valeurs d'humaniste, pour combattre à son échelle, pour pouvoir garder sa dignité.

 

Le temps du passage c’est le rêve. C'est le temps d'accepter le changement, digérer ce déclin, accepter la mort de l’ancien monde. C’est le temps de se préparer à exister dans le maintenant où on peut tous être utile. On ne prétend plus qu'on peut garder notre île de trésor. Les trésors ont perdu leur valeur. Maintenant ce n'est plus l'heure pour du superflue. On doit apprendre à vivre. On est ravi que tu aies embarqué.

 

Le rituel sera une métaphore. Il s‘agira de faire ressentir. Un dispositif qui joue avec les sens. Du son, la barque comme caisse de résonnance. Du son, des enceintes flottantes pour faire exister un rêve. Des lanternes, l’eau, la nuit. Le passeur, sa voix. Une intimité. L’eau dans la barque. Des barques au loin. Deux rives.

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La rive d'embarquement est le sommeil. Le passage c’est un rêve. La rive d'arrivée est le réel. Le réel qu'on est prêt à accepter. Dans ce réel tu sais que ton confort matériel est illusoire. Maintenant tu acceptes, et ça ne peut plus durer. Ça a tout l’air d’un rêve, mais c'est un passage vers l’autre

rive, le réel.

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CREATION 2018

Mise en scène : Gabriella Cserhati

Dramaturge : Fabien Lartigue

Scénographie : Guillaume Landron

Comédien-ne-s : Isabelle Hazaël, Rachel Huet-Bayelle, Morgane Le Rest, Arnaud Lesimple, Quentin Pradelle, Julien Prévost

 

Avec le soutien d'Animakt, lieu de fabrique pour les arts de la rue (91), en partenariat avec le Domaine Départemental de Chamarande, dans le cadre du dispositif SACD “Écrire pour la Rue”, Le pOlau, pôle des arts urbains (37), Le Boulon, CNAREP à Vieux Condé (59), Le Citron Jaune, CNAREP à Port-Saint-Louis du Rhône (13), L’Atelline, lieu de fabrique (34), La Région Ile-de-France

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